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16 septembre 2007 7 16 /09 /septembre /2007 01:38

Daumier1.jpgl-vert-copie-1.gifors de la rencontre à Porto entre les ministres des Finances et les banquiers centraux des 27 pays de l'Union européenne, Nicolas Sarkozy fut vertement critiqué pour ses déclarations, suite à la crise financière, concernant la politique monétaire de la Banque centrale européenne et la gestion économique de la zone euro, et notamment par Jean-Claude Trichet, Président de la Banque centrale, qui s'estima fondé à déclarer: « le monde entier sait que nous avons lutté contre la spéculation et les spéculateurs »1. Bizarrement, lui-même semble avoir été un peu moins péremptoire alors qu'il était directeur du Trésor de 1987 à 1993 puis à la Banque de France, et qu'il disposait donc d’un droit de contrôle sur la gestion des établissements bancaires, sur les stratégies spéculatives de l'ancien président du Crédit Lyonnais, Jean-Yves Haberer, qui ont conduit la banque à la quasi-faillite et était alors moins enclin à prendre le "monde entier à témoin " de ses bonnes actions lorsqu'il sollicitait par courrier le juge d'instruction afin qu'il lui épargnât une mise en examen, qualifiée par lui de "désastreuse"2, dans un plan de carrière tracé au cordeau.

1. Sarkozy contre l'euro, Coulisses de Bruxelles, 15 septembre 2007.
2. Jean-Claude Trichet, Denis Touret.

Illustration:
Daumier Honoré, Benjamin Delessert (1773-1847), industriel, député, régent de la Banque de France, 1833, Musée d'Orsay, Paris.fck

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12 septembre 2007 3 12 /09 /septembre /2007 20:01
Malherbe1.jpgi-vert-guil.gifl est faux de dire que toutes les manières de vivre se valent. L’égoïsme tranquille des libéraux est certes un moindre mal si on le compare à la volonté de puissance déchaînée des fanatiques du Bien. Mais une société égalitaire, solidaire et amicale, qui inviterait les hommes à donner le meilleur d’eux-mêmes, me parait toujours moralement supérieure et infiniment plus désirable."


Jean-Claude Michéa, auteur de « L’Empire du moindre mal, essai sur la civilisation libérale », Jean-Claude Michéa et la servitude libérale, Le Point, 6 septembre 2007.
Illustration:
Charles-Théodore Malherbe, Le petit s'en va, souvenir du 25 nov., 1902, Bibliothèque nationale de France.
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4 septembre 2007 2 04 /09 /septembre /2007 17:16
a-vert.gif l'occasion de la mise en place d'une énième commission, consacrée celle-là à la libération de la croissance et présidée par Jacques Attali, Nicolas Sarkozy a souhaité définir clairement ses objectifs en déclarant: "Ils sont ambitieux." Mais d'ajouter: "Pourquoi réunir tant de compétences autour de la table si ce n'est pour refuser d'avoir des objectifs ambitieux ?" En délicatesse avec les règles élémentaires de logique, notre Président pourra toujours se consoler qu'avec la présence de Claude Bébéar, Boris Cyrulnik ou encore Erik Orsenna, cette commission aura au moins eu le mérite d'être celles des vieux ambitieux.

Allocution de M. Nicolas Sarkozy, Président de la République, à l'occasion de l'installation de la la commission sur la libération de la croissance, Présidence de la République, 30 août 2007.
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29 août 2007 3 29 /08 /août /2007 18:12

Bombes1.jpga-vert.gifprès avoir accordé une interview au quotidien " AL AHRAM " (1/08), envoyé des lettres de mission à Xavier Bertrand, Christine Albanel, Joël Ménard (1/08), Alain Bauer (2/08) et Michèle Alliot-Marie (6/08), adressé une lettre à Thabo Mbeki, Président d’Afrique du Sud (13/08), Surya Bonaly (14/08), Angela Merkel, Chancelière d’Allemagne (15/08) et Anote Tong, Président de Kiribati (20/08), fait des allocutions au Commissariat d'Evry (1/08) et à l'occasion de l'installation de la commission du Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale (23/08), envoyé des messages à l'occasion du festival de Ramatuelle (3/08) et aux Martiniquais et Guadeloupéens (18/08), adressé des communiqués à la suite du décès de Heinz Barth (14/08) et du 19ème lancement réussi d’affilée d’Ariane 5 (15/08), présenté ses condoléances au Président du Pérou suite au séisme (16/08) et au Premier ministre grec suite aux incendies (25/08), fait une déclaration à l'issue de la table ronde sur les mesures de sûreté contre les criminels dangereux (20/08)1 et passé quelques jours en villégiature à Wolfeboro, le mois d'août s'achevant, Nicolas Sarkozy se soucia alors le 27 de nous préciser ses vues concernant la politique étrangère de la France et notamment les relations futures avec l'Iran, qu'il considère comme la quatrième crise du Moyen Orient - « la plus grave qui pèse aujourd'hui sur l'ordre international »2 - avec le conflit israëlo-palestinien, le Liban et l'Irak.

Ne cherchez pas dans cet inventaire à la Prévert une logique quelconque mais n'y voyez pas, du fait de la date tardive de l'allocution, le peu de cas que ferait Nicolas Sarkozy des questions de politique étrangère: les faits divers n'ayant d'autre ordre que chronologique, les interventions de Nicolas Sarkozy n'y dérogent pas, succédant les unes aux autres rivées à l'actualité. Mais dans les interstices qu'elle ménage parfois, d'autres préoccupations peuvent poindre.

De l'Iran, la France, à l'initiative de négociations, et en collaboration avec l'Union européenne, les Etats-Unis, la Russie et la Chine dans un « dialogue sans complaisance », ne saurait tolérer qu'il se dote de l'arme nucléaire. La signature par l'Iran du Traité de non-prolifération nucléaire a, aux yeux de Nicolas Sarkozy, force de loi, oublieux sans doute qu'il est de préciser qu'un traité n'est qu'un contrat en droit international public et qu'il lie les parties par des obligations réciproques. Peut-être conviendrait-il de rappeler à Nicolas Sarkozy l'article VI du Traité de non-prolifération nucléaire concernant le désarmement?3

Loin de ces arguties juridiques, s'inspirant d'une tradition qu'il semble inaugurer, Nicolas Sarkozy réinterprète bien librement le principe du droit romain « pacta sunt servanda »4. Il lui paraît en effet préférable d'envisager, au lieu de la conciliation juridique que l'inexécution des obligations d'un des contractants indiquait, la seule voie que selon lui ce manquement non pas exige mais implique. Ainsi de l'Iran, il considère que « le choix de respecter ses obligations » est la seule manière « qui puisse nous permettre d'échapper à une alternative catastrophique : la bombe iranienne ou le bombardement de l'Iran. » Là où d'aucuns auraient cru à la relative indépendance des raisons et des causes, du monde de la liberté et celui de la nécessité, Nicolas Sarkozy introduit entre eux une continuité, causalité qui s'origine dans l'esprit, déployant ses effets dans la matière. Mais l'alternative, prise au sens de dilemme, qui met en demeure de choisir entre deux propositions ou deux décisions, ne dit rien quant aux conséquences de ce choix. En naturalisant les conséquences possibles des choix, Nicolas Sarkozy rend la guerre inéluctable5.

Jean-Paul Aron notait à propos de Rolland Barthes que « l'écrivain contemporain est impropre au dépassement », suggérant qu' « entre l'ambition et la solitude, peut-être Barthes, en mourant, a-t-il préféré fuir le choix.»6 Gageons que l'homme politique, au contraire de l'écrivain, aura su faire le bon.


1. Les dernières interventions du Président de la République, Présidence de la république.

2. Allocution de M. Nicolas SARKOZY, Président de la République, à l'occasion de la conférence des Ambassadeurs, Présidence de la république.

3. « Chacune des Parties au Traité s'engage à poursuivre de bonne foi des négociations sur des mesures efficaces relatives à la cessation de la course aux armements nucléaires à une date rapprochée et au désarmement nucléaire et sur un traité de désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace. »

Source: Centre de documentation et de recherche sur la paix et les conflits.

4. « Les conventions doivent être respectées. » L'article 26 de la Convention de Vienne précise que « tout traité en vigueur lie les parties et doit être exécuté par elles de bonne foi. »

5. Pour autant, pas plus que la bêtise, la guerre n'est une fatalité. Et que l'ignorance stimule l'une quand l'ineptie encourage l'autre ne doit pas nous interdire d'apprécier l'inanité des propos de Nicolas Sarkozy. Dans un sens logique, l'alternative est l'énoncé de deux propositions où, si l'une est vraie, l'autre est nécessairement fausse. En conséquence, la possession par l'Iran de la bombe atomique rend son bombardement logiquement faux et factuellement irrationnel puisque fondé sur une proposition fausse. Inversement, si le bombardement de l'Irak est logiquement vrai, il est factuellement absurde puisqu'il présuppose logiquement que l'Iran n'a pas la bombe. Par extension à ce sens, l'alternative est l'obligation qui est faite de choisir entre deux parties possibles, soit deux propositions, deux situations ou encore deux décisions. Mais même dans cette acception, la formule de Nicolas Sarkozy est privée de sens, puisque le choix par l'Iran de posséder la bombe exclura le choix d'être bombardé, ce qui rend les menaces de Nicolas Sarkozy vaines, et qu'inversement, l'hypothèse de l'alternative qui consisterait à choisir d'être bombardé tout en s'interdisant de posséder la bombe devient plus que grotesque.

6. Jean-Paul Aron, Les modernes, Folio essais, Seuil, 1986, p. 252-53.

 

illustration: Edme Fourier, Bombes, Planche 87 des "Mémoires d'artillerie" de Surirey de Saint Rémy, 1745, Musée de l'armée, Paris.

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29 août 2007 3 29 /08 /août /2007 13:26
d-vert-copie-1.gifans une interview accordée au monde, avec une lucidité qui l'honore, Laurence Parisot confie: "Le président de la République met la France en mouvement, au niveau de la vitesse du monde." Si Aristote oppose le mouvement au repos, on invitera plus sûrement Madame Parisot au second.



Mme Parisot : "On embauchera plus s'il est moins compliqué de licencier", Le Monde, 29 août 2007.
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19 août 2007 7 19 /08 /août /2007 13:43
--thique1.jpgk-vert.gifarl Rove, 54 ans, est unanimement considéré comme un génie politique, à droite comme à gauche. Il en a tous les attributs : le flair, le sang-froid, le goût des combinaisons, l'absence de scrupules."



George W. Bush touché au «cerveau», Libération, 24 octobre 2005.

Illustration: Manuscrit, Ethique, politique et économiques d'Aristote, 15e siècle,
Bibliothèque Municipale, Rouen.
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19 août 2007 7 19 /08 /août /2007 13:18
patron1.jpgj-vert-guil.gife comprends les petits patrons de droite qui font trimer leurs salariés en les payant mal, car quand vous laissez les gens travailler à leur rythme en les payant bien, ils vous crachent à la figure."





Thomas Doustaly, Directeur de la rédaction de Têtu, Licenciements, tentative de suicide: Têtu en pleine crise, Rue89, 2 août 2007.

Illlustration:
Camille Bryen, Patron-monet, 1972, Musée national d'art contemporain, Centre Georges Pompidou, Paris.
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15 août 2007 3 15 /08 /août /2007 15:39
p-copie-guill-copie.gifasser du constat d’échec au refus, de l’illusion à la réalité (même si, aujourd’hui, tout incite à les confondre), des rêves rassurants aux questions sérieuses, des utopies généreuses aux vérités scandaleuses. Et d’abord celle-ci : le « développement » célébré par les déclarations les plus solennelles n’existera jamais, parce que la croissance infinie qu’il présuppose est impossible."

Gilbert Rist, cité par Michel Barrillon, Faut-il refuser le "progrès"? Le mythe du progrès au regard de la "critique sociale".

illustration:
Vassily  Kandinsky, Développement en brun, 1933, Musée national d'art contemporain, Centre Georges Pompidou, Paris.
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5 août 2007 7 05 /08 /août /2007 21:31
onfrontée aux retards de livraison de l'A380, la direction d'EADS a annoncé le lancement du "plan de redressement1" Power8, qui prévoye la suppression de 10 000 emplois, mais permettra de "faire face aux défis de la faiblesse du dollar, d’une pression concurrentielle accrue, des surcoûts financiers liés aux retards de l’A380 et des besoins futurs de financement", etc.2 Néanmoins, l'inquiétude subsiste:"A défaut de mettre en œuvre Power8 rapidement, la rentabilité risquerait d’être en décalage sensible par rapport aux standards de l’industrie et aux attentes légitimes". Prévenance bien compréhensible et sollicitude de bon aloi à l'endroit de ses actionnaires, de leur droit fondamental de disposer librement de leur profits et de leur angoisse existentielle résultant de l'ignorance du taux précis de rentabilité de leurs investissements. Mais conscient de ses obligations et de ses engagements, et compte tenu du désarroi prévisible de ses actionnaires, Hans Peter Ring, Directeur financier d’EADS et d’Airbus, a admis sans délai que "cette situation [était] insupportable et inacceptable."

1. Airbus renforce sa compétitivité grâce à Power8, EADS, 28 févier 2007.
2. On peut y ajouter à loisir l'inflation ou la déflation, c'est selon, le prix de la baguette, le cours de la pomme de terre ou l'âge du capitaine...
PS: on pourra lire sur le sujet l'article de François Ruffin, Le scandale Airbus va-t-il devenir l’affaire Lagardère ?, Le Monde Diplomatique, mai 2007.

Photo: Louis Galois, Président d'EADS.
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5 août 2007 7 05 /08 /août /2007 14:56
nterrogé par le journal Stratégies au sujet de la désaffection des publicitaires pour le journal qu'il dirige, du fait selon lui qu'ils "ont encore l'image de l'ancien Libé, en crise et sectaire"1, Laurent Joffrin-Mouchard considère qu'il est nécessaire de "restaurer la tradition publicitaire de Libération, qui fait partie des chromosomes du journal"2. Il faut croire que ses fondateurs ont été affligés d'une trisomie passagère et transitoire lorsqu'ils déclaraient: "Il n'y aura pas de publicité car les annonceurs, en finançant la presse, la dirigent et la censurent."3

1. "Libération à l'équilibre d'exploitation fin septembre", Stratégies, 5 juillet 2007.
2.
"Restaurer la tradition publicitaire de Libé", Stratégies, 5 juillet 2007.
3. "Pierre Victor", premier manifeste de Libération, 1972, cité par Pierre Rimbert, Libération de Sartre à Rothschild, Raisons d'agir, 2005, p. 49.

Illustration: Libération,
18 avril 1973, n°1.
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