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6 novembre 2006 1 06 /11 /novembre /2006 20:59

« La crise? Quelle crise? (...) Pour la plupart des gens, la crise, ce n’est encore qu’un mot. Mais oui ! Parce que nous mangeons à notre faim et nous sommes en paix. Le pays profite, malgré certaines inégalités, de privilèges incroyables. Le problème, c’est que ces privilèges nous y sommes tellement habitués que nous ne les remarquons plus.1»




 

Yves Montand, "Vive la crise", Emission d'Antenne 2, 22 févrirer 1984.


 1. En 2001, 3,6 millions de personnes en France, dont 1 million avait un emploi, vivaient au dessous du seuil de pauvreté.

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29 octobre 2006 7 29 /10 /octobre /2006 02:04

La droiture désigne chez Alain Juppé moins une disposition morale qu’une simple posture, manière pincée et hautaine, occasion rare de toiser ses contradicteurs, n’augurant en rien de la hauteur du point de vue. Car la petitesse n’en dépend pas toujours qui trouve chez notre mesquin stratège une dimension insoupçonnée dans son refus de s’abaisser à tout débat contradictoire, raideur oblige.

La nature ne faisant que rarement les choses chichement1 a su, dans sa prodigalité, lui épargner les affres de l’éthos démocratique, le privant de tout ce qu’à minima il requiert : « responsabilité, pudeur, franchise, contrôle réciproque et conscience aiguë.»2 Que sa récente condamnation3 soit par un revers de menton prestement refoulée4, que la complexion de son ego lui proscrive toute forme embryonnaire de contradiction5, n’empêche pas moins « l’existence d’un espace public de pensée, de confrontation, de critique réciproque »6 que le seul évitement suffira à oblitérer.

 

1. « Car la nature ne fait rien chichement. » Aristote, Les Politiques, trad. Pierre Pellegrin, Garnier Flammarion, 1993, p.88.

2. Cornélius Castoriadis, Domaines de l’homme, Seuil, 1999, p.35.

3. Condamné par la cour d’appel de Versailles à 14 mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité pour prise illégale d’intérêts.

4. « Du passé faisons table rase. » Alain Juppé, dans l'émission de Jean Lebrun, Travaux Public, France Culture, 26 octobre 2006.

5. « Si ce monsieur-là intervient, je pars tout de suite », Jean Lebrun rapportant des propos de Alain Juppé, à propos de Stéphane Lhomme, auteur de Alain Juppé saute sur Bordeaux,  Syllepse, 2006.

 6. Cornélius Castoriadis. Ibid. p. 34.

Rappel:



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28 octobre 2006 6 28 /10 /octobre /2006 20:02


Les nouvelles priorités de l'Europe:

"Harmoniser le type de rétroviseurs pour les camions européens."

José Manuel Barroso, cité par le Canard Enchaîné, 18 octobre 2006.



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28 octobre 2006 6 28 /10 /octobre /2006 18:39

Que de lucidité ne faut-il pas manquer pour asséner avec autant d’aise et d’assurance un truisme ! Que de courage politique et d’audace visionnaire faut-il être pétri pour égrener d’interminables platitudes, de vagues généralités et surtout de creuses promesses qui n’engagent à rien!

La conviction chevillée au discours, sur un ton mi-prophétique mi-menaçant, Monsieur Hollande expose le « projet » du parti socialiste pour 2007… voire 2012 : pas moins que de porter le SMIC à 1500 euros ! N’en étonne Monsieur Hollande, compte tenu des revalorisations annuelles du SMIC telles qu’elles sont généralement pratiquées, on peut prévoir que son montant sera proche de 1500 euros... en 2012.

Le discours politique n’a parfois d’autre fonction que redondante : il drape sous les auspices du volontarisme ce qui ressortit à l’économie publique ordinaire et réduit le projet politique à n’en être plus que le  simple substitut verbal.

Meeting du Parti Socialiste de La Rochelle





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25 octobre 2006 3 25 /10 /octobre /2006 04:48

Si la différence introduit l’altérité, découvrant l’autre dans le même, et ébranlant par là la plénitude de l’être, elle voit en politique sa pertinence reléguée au rang de vieux tic compulsif, faisant de l’idée de clivage ou d’opposition le symptôme caractéristique d’une pensée archaïque et rétrograde. Pour le monisme politique, seule a droit de cité la différence logique et vide1, formalité qu’intronise le vote, n’offrant le plus souvent qu’une alternative qui n’est autre que nominale.
Paradoxalement, il semblerait qu’il faille que les hasards de la fortune, auxquels s’adjoindrait une pratique scrupuleuse de l’analyse, vous aient gracieusement doué d’une capacité discriminante d’une acuité peu ordinaire, ne s’attachant  même plus à considérer ce qui est essentiel mais se satisfaisant sans peine de l’anecdotique, pour entrapercevoir non plus ce qui oppose mais simplement différencie la droite de la gauche de « gouvernement »2 . Cette subtile et rare disposition s’apercevra sans doute rapidement qu’elle travaille à vide mais ne s’étonnera pas moins que, dans cette indistinction, des thèmes habituellement dévolus3 aux discours et pratiques de droite - voire d’extrême droite - (sécurité, immigration, marché, privatisations, baisse des impôts, etc.) aient peu à peu été assimilés par la « gauche » et que, toute honte bue, cette dernière en ait fait à l’instar de son aînée le signe distinctif de sa maturité politique4.

Bizarrement on ne sait trop si dans le sillage ou à la suite de la tristement célèbre trilogie travail, famille, patrie, l’invocation de la « valeur travail », la célébration de la « famille » et l’appel au « patriotisme économique » font également partie de la nécessaire modernisation des partis de gauche, et notamment du parti socialiste, ni si leur seule évocation suffira à conjurer la perte d’influence qu’ils subissent dans les classes populaires – et ce indépendamment, en partie, du mépris tout juste voilé que le parti socialiste, notamment, leur témoigne .

Que ces propos soient le fait d’une de leurs dirigeantes ne devraient de nos jours provoquer de nausée que chez ceux dont la capacité d’indignation est particulièrement atrophiée et qui ne voient dans le tournant rigoriste mitterrandien des années 83-84 qu’un mal nécessaire.

Outre le compagnonnage idéologique du parti socialiste avec la droite, on peut néanmoins encore s’indigner qu’une Madame Royal débite niaisement, à la suite d’un Monsieur Sarkozy et tant d’autres, la litanie du travail, sa « valeur », privilège de ceux qui n’ont pas à en éprouver les difficultés mais seulement à en psalmodier les vertus. Vacuité du propos qui permet de disjoindre le travail en tant que « valeur » de, notamment, ses conditions d’exercice et aussi, trivialement, de sa rémunération. On peut en effet accorder à Nietzsche que « tout ce qui a son prix est de peu de valeur »5, mais peut-on nier que tout ce qui est supposé avoir une valeur est finalement souvent de peu de « prix »6?


1. λογικω και κενω, expression d’Aristote et qui peut être traduite par: dialectique et vide, logique et vide, ou verbal et creux.
2. Pêle-mêle :
En 1993, Monsieur Strauss-Kahn confiant qu’il n’y a en gros qu’ « une » politique économique.

http://christophe.bermudes.over-blog.com/article-4002988.html.

En 1997, Monsieur Jospin se félicitant que la gauche ait enfin réduit l’écart qui la séparait encore de la droite en matière de « sécurité », sujet qui grevait sa crédibilité à gouverner.

En 2005, Messieurs Hollande et Sarkozy convolant en justes noces en couverture de Paris-Match pour célébrer le Traité Constitutionnel Européen.

Voir: Photo Paris Match

3. Ce qui ne préjuge en rien de l’historicité des « valeurs » traditionnellement associées à la droite et à la gauche et de leurs présupposés et significations.

4. Maturité politique que la « gauche » exprime par « pragmatisme » ou « réalisme » : ce qui peut être traduit en termes simples :  justification et légitimation de l’ordre établi, voire sacralisation de la « réalité ».

5. Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra.

6. Le revenu moyen des français en 2004 était de 18030€ par individu.

Source: INSEE.

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23 octobre 2006 1 23 /10 /octobre /2006 18:49
p-vert-guill.gif« Personne ne paraît là non plus très pressé de remettre en cause ses habitudes, qu’il s’agisse du droit de grève, de la protection contre le licenciement, du salaire minimal, etc. »

Arnaud Leparmentier, Directeur de l'information du Monde, Le Monde, 4 juin 1999.
Source:
plpl.
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23 octobre 2006 1 23 /10 /octobre /2006 16:36

« Les 35 heures, c’est très bien pour les cadres supérieurs et les mères de famille nombreuse à revenus élevés. Mais dès que vous descendez dans la société, c’est une catastrophe économique. On a bloqué les revenus des ouvriers et des employés qui n’ont plus, du coup, gagné en pouvoir d’achat. Quant au « temps libre », c’est le versant catastrophe sociale. Car autant il est apprécié pour aller dans le Luberon, autant, pour les couches les plus modestes, le temps libre, c’est l’alcoolisme, le développement de la violence, la délinquance, des faits malheureusement prouvés par des études. »

Nicolas Baverez, interview donné au « journal » 20 Minutes, du 7 octobre 2003.

 Source : 20 Minutes
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13 octobre 2006 5 13 /10 /octobre /2006 16:32

« Ce sont les membres du groupe intermédiaire, constitué en immense partie de salariés, avisés, informés et éduqués, qui forment l'armature de notre société. Ils en assurent la stabilité, en raison même des objectifs intergénérationnels qu'ils poursuivent. Ces objectifs reposent sur la transmission à leurs enfants d'un patrimoine culturel et éducatif, d'une part, d'un patrimoine immobilier et quelquefois financier d'autre part, qui sont les signes de leur attachement à l‘économie de marché. (…) Les couches sociales regroupées dans le terme générique d’exclus ne votent pas pour (la gauche), pour cette raison simple que, le plus souvent, elles ne votent pas du tout. Au risque de l'impuissance, (la gauche) se voit dans l'obligation de trouver à l'intérieur d'autres catégories sociales le soutien suffisant à sa politique. »

Dominique Strauss-Kahn, La Flamme et la Cendre, Grasset, Paris, 2002. Cité par Serge Halimi, L'univers social et politique de M. Strauss-Kahn, Le Monde Diplomatique, mars 2002.


Illustration...



Intervention faite lors du débat entre les différents prétendants socialistes à l’investiture, le 16 septembre 2006 à Lens.
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12 octobre 2006 4 12 /10 /octobre /2006 22:26
"Plusieurs raisons font aujourd'hui accorder une importance de premier plan au caractère du sujet dans son activité profes­sionnelle et par suite font souhaiter d'en reconnaître les traits déjà chez l'enfant, de manière à l'orienter convenablement.
C'est d'abord la constatation des pertes que fait subir à l'indus­trie, non pas toujours l'inaptitude professionnelle du travailleur, mais souvent aussi le désaccord de ses goûts ou de son tempé­rament avec son métier. D'où diminution de son mordant au tra­vail, de ce que les Allemands appellent Arbeitswilligkeit, les Italiens volonterosità, et fléchissement de son rendement; lassi­tude plus rapide et risque accru d'accidents; découragement et abandon fréquent de son emploi : des statistiques ont montré ce que peut coûter à l'industrie l'instabilité de la main-d'œuvre."


Henri Wallon, L'étude du caractère chez l'enfant et l'orientation professionnelle,
Revue philosophique de la France et de l'étranger,  janv-juin, 1935, p.304.

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8 octobre 2006 7 08 /10 /octobre /2006 20:25

« Si les salariés pensent ça, c’est qu’ils n’ont pas compris ce qu’est ce monde de compétition, d’ouverture, de concurrence. Un monde qui n’est plus celui de la France de l’Ouest,  sur un marché hexagonal, qui n’est plus le marché hexagonal dans l’Europe, qui est un monde où ces entreprises sont complètement immergées dans une concurrence mondiale. Nous n’avons pas fait  suffisamment, et en particulier nous à gauche, de pédagogie, pour expliquer ça. Et ce qui se passe aujourd’hui, c’est qu’on a des gens qui refusent de manière magique, artificielle, quasiment comme si on était dans un monde de sortilèges, la réalité économique qui, qu’on le veuille ou non, est une réalité... aussi forte que la loi de la pesanteur.»
 

Christian Pierret, Secrétaire d’Etat à l’Industrie (1997-2002). Entretien réalisé le 23 avril 2002 et extrait du reportage de Gilles Balbastre, Moulinex la mécanique du pire (2003).


A voir:




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